Interviews

Deborah, jeune prof de yoga

Qui es-tu en quelques mots ?
Je suis Deborah. J’ai 38 ans, je vis à Paris. Je suis illustratrice et prof de yoga.

Depuis quand pratiques-tu le yoga ?
Depuis 2011. J’ai fait un peu de yoga quand j’étais ado mais entre mes 17 et mes 31 ans (en 2011 donc), nada.

Comment et pourquoi t’es-tu retrouvée sur un tapis de yoga pour la première fois ? Et pourquoi as-tu continué après cette première expérience ?
En 2011 (ma deuxième première fois donc), j’étais angoissée, dépressive, j’avais besoin de prendre soin de moi. J’ai contacté une prof pas loin de chez moi pour prendre des cours de Hatha (ce que je connaissais de mon adolescence). Elle m’a répondu qu’elle proposait du Vinyasa, et m’encourageait à tester (je n’en avais jamais entendu parler avant). J’ai suivi un cours pour débutants. J’étais entourée de personnes bien plus âgées que moi, ayant une bien meilleure conscience de leur corps que moi. Je ne faisais aucune activité sportive depuis des années. Ce premier cours a été compliqué physiquement. J’ai vraiment senti mes muscles, et mon cœur travailler. Ce n’était pas du yoga à ce stade, c’était du pur sport. Impossible de me concentrer sur ma respiration, impossible de même respirer par le nez. Et est arrivé Savasana. Probablement le meilleur de ma vie. Quand je suis ressortie du cours, j’étais encore toute rouge (zéro capacité cardiaque je vous rappelle), mais je me sentais complètement apaisée. C’est clairement Savasana qui a fait que j’ai pris une carte dans le studio.

Quand et pourquoi as-tu décidé de suivre une formation de prof de yoga ? Comment as-tu choisi l’école qui allait te former ?
En 2015, je suis partie en Inde faire une retraite de yoga, où je respirais, pensais, mangeais yoga du matin au soir. Quand je suis rentrée à Paris je me suis rendue compte de la place que le yoga avait pris dans ma vie pendant ces dernières années. Il était devenu essentiel. Il m’avait changée. Ce n’était plus un simple hobby. J’étais plus calme, plus heureuse, je lâchais davantage prise au quotidien. Pendant ce temps, mon amie Carole était en plein dans son Teacher Training avec EFV et me racontait à quel point cette formation était incroyable, bouleversante et pleine de bienveillance. J’ai mis du temps à me sentir légitime à penser même à m’inscrire, mais elle m’a encouragée et en 2017 j’ai mis de côté mon syndrome de l’imposteur et me suis lancée.
Il s’est avéré que c’était la meilleure décision de ma vie.

Tu as récemment obtenu ton diplôme de prof de yoga, comment concilies-tu ton « ancien » job d’illustratrice (c’est bien ça ?) et ton « nouveau » job de prof de yoga ?
Alors je suis encore clairement en transition. Je suis toujours illustratrice mais depuis la rentrée c’est le yoga qui prend le plus de place. Pas forcément en terme de temps mais en terme d’énergie. J’ai la chance de pouvoir m’organiser comme je veux vu que je suis free lance, du coup ça se passe bien.

Un conseil pour un futur élève qui n’ose pas mettre un pied dans un cours de yoga ?
J’imagine que ça dépend des raisons.
Si c’est un classique « je ne suis pas assez souple pour faire du yoga », je comprends cette inquiétude vu que l’image du yoga renvoyée par les réseaux sociaux peut être intimidante.
Mais le yoga, c’est pas juste des grands écarts et des inversions sur une main dans des endroits idylliques, c’est surtout une façon d’apprendre à nous connaître, de calmer notre mental, de gérer nos émotions et le monde qui nous entoure. Du coup la souplesse on s’en fiche. Et en vrai, en pratiquant, on s’assouplit.
Si la raison est : « j’aime pas les cours collectifs, j’ai peur du regard des autres » : je comprends. Mais en vrai ça vaut le coup de tester un cours en petit groupe, spécial débutants, pour dédramatiser et se rendre compte que chacun.e a son attention sur sa propre pratique, sur son propre tapis. Et l’aide d’un.e prof peut vraiment aider pour progresser. Ça vaut le coup d’essayer en tout cas.
Si c’est le côté spirituel qui fait peur, franchement il y a vraiment autant de profs que d’enseignements, des plus perchés aux plus terre à terre. On n’est pas obligé.e de chanter des mantras en se tenant la main en cercle (j’aime bien chanter des mantras mais pas tenir la main d’inconnus) (j’ai eu une expérience traumatisante avec un couple de profs new age qui nous demandaient de serrer dans nos bras la personne à côté de nous : heu NOPE). C’est un des trucs qui m’angoissait au début. Je suis tombée sur une prof qui ne faisait même pas chanter Om à la fin du cours, c’était tout à fait ce que je recherchais à l’époque : une pratique simple et terre à terre.
En résumé, que vous vouliez avoir une meilleure conscience de votre corps, apprendre à respirer, vous calmer, apprendre à être davantage dans le moment présent, transpirer toute l’eau de votre corps, il y a forcément un type de yoga qui vous conviendra. FONCEZ.

Un mot à ajouter ?
Ahimsa : soyez doux et douces avec vous-même (et avec les autres aussi, mais généralement on est déjà plus bienveillant.e.s avec les autres qu’avec nous-mêmes).

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